Les affiches cinématographiques du studio la Hammer

Les affiches cinématographiques du studio la Hammer

Il ne vous reste plus qu’une poignée de jours pour frissonner devant les affiches de films d’horreurs produits par le studio de la Hammer fondé en 1934. Frankenstein, Dracula, la Momie (et j’en passe) sont autant de références du style fantastique-gothique très « british » que le public Français a découvert grâce à ce studio de cinéma britannique. Une plongée dans les années 50 à 70 vous attend !

La lithogravure donne du charme aux affiches françaises de La Hammer

La particularité de l’exposition « Les frissons de la Hammer » réside dans sa sélection d’affiches françaises. Elles offrent de grandes différences picturales avec leurs cousines d’outre-Manche du fait du procédé d’impression choisi à cette époque : là où les Britanniques utilisaient la sérigraphie ou l’Offset, nous utilisions pour notre part la lithographie. Cette technique contraignait le graphiste à peindre sa création à échelle 1 car elle ne permettait aucun agrandissement. Par ailleurs, elle l’obligeait également à réduire sa palette de couleurs à 5 nuances.

Forcée à fonctionner dans un cadre strict, l’imagination tourne à plein régime, et produit ainsi ses idées les plus riches. Sans aucune contrainte, le travail risque de s’éparpiller.
THOMAS STEARNS ELIOT (Prix Nobel de littérature 1948)

Cette citation se révèle particulièrement ici. Malgré (ou grâce) à ces fortes contraintes, les graphistes à l’origine de ces affiches d’épouvantes ont produit de magnifiques compositions dont les couleurs saturées en aplat exaltent la dimension violente et érotiquement séduisante de ces affiches.

Les Maîtresse de Dracula - illustration de Joseph Koutachy - 1960

Les Maîtresse de Dracula – illustration de Joseph Koutachy – 1960

Affichiste de cinéma : un genre mineur et populaire

Le travail d’un auteur d’affiche de film était délicat : il devait en effet illustrer un film qu’il n’avait pas vu et travaillait à partir du synopsis complété, dans le meilleur des cas, par quelques photographies. Il devait en outre s’attacher à rendre le plus fidèlement possible les visages des acteurs principaux, essentiels au marketing du film. Contrairement à l’affiche de théâtre, l’affiche de film était considérée à l’époque comme un genre mineur. Le graphiste devait se conformer à un style plutôt populaire où toute forme d’abstraction ou de référence culturelle élitiste était à proscrire, comme l’illustre cette citation d’un confrère de l’époque :

« Le cinéma est un art populaire, le dessinateur doit d’y conformer. René Ferraci, affichiste français (a travaillé des années 50 à 80).

Plusieurs artistes reviennent souvent dans les signatures parmi lesquels celui de Guy Gérard Noël. C’est lui l’auteur de l’illustration du « cauchemar de Dracula » (1958) utilisée comme visuel officiel de l’exposition. Si vous êtes des fans du genre, un beau livre a été édité sur le sujet par les éditions girondines Akileos :

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Livre "l'Art de la Hammer" aux éditions Akileos

Livre « l’Art de la Hammer » aux éditions Akileos

Informations pratiques
Bibliothèque Meriadeck, 85 Cours Maréchal Juin, 33000 Bordeaux
Arrêt de tram B « Hôtel de ville » ou arrêt de tram A « Palais de Justice »
Exposition conçue par l’association Monoquini à voir jusqu’au 2 juin 2017
Ouvert du mardi au samedi à partir de 13h à  19h sauf le samedi (de 10h à 18h)
Site web officiel de l’événement : http://bibliotheque.bordeaux.fr/in/evenements/b14ae314-af49-4a7e-aa47-23fbe293c008
Le livre « l’Art de la Hammer » aux éditions Akileos est commercialisé au tarif de 35 € : Achetez-le !

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