Propagande, l’expo d’affiches du centre Jean Moulin
Depuis près d’un an, le centre Jean Moulin organise avec le Musée d’Aquitaine un événement des plus intéressantes qui se termine demain. Il s’agit d’une exposition sur la thématiques de la propagande opérée pendant la seconde guerre mondiale par le biais des affiches.
« Propagande, affiches en temps de guerre » : une leçon d’histoire vue par le biais du graphisme.
« Une image vaut 1000 mots » Confucius
Le célèbre proverbe se vérifie. Le médium de l’affiche a en effet joué un grand rôle dans la diffusion de ces messages de propagande (bien que la radio ne fut pas en reste). Cette exposition nous rappelle que ce conflit fut aussi une guerre de l’image destinée à orienter l’opinion et les actes de la population. D’abord pour les appeler à soutenir l’effort de guerre en recourant à leur finance, puis en les sensibilisant au danger des espions allemands avant de brosser un portrait idyllique du régime de Vichy.
Étude de cas d’une affiche de propagande pour le STO
En tant que graphiste, je suis particulièrement sensible au sens de la composition qu’avaient nos confrères dans les années 30-40. Ils maîtrisaient à la perfection l’usage des symboles (signes, couleurs) servant le message « publicitaire ». Cette affiche vantant les mérites du Service de Travail Obligatoire est en ce sens très efficace. Le trio colorée bleu/blanc/rouge évoque la France tandis que l’on remarque l’ours, symbole du régime soviétique, disposé toutes griffes dehors dans la partie rouge de l’affiche (le rouge et l’étoile étant tous deux des symboles du communisme). L’ouvrier français brandit un bouclier blanc immaculé pour protéger sa femme et son nourrisson que son bras armé d’un outil vient protéger. L’ensemble est une véritable ode à la nouvelle devise nationale adoptée sous le régime de Vichy : Travail, famille, patrie.
Les trésors de la collection d’affiches de Vincent Caliot
Difficile de rester insensible devant ses affiches parfaitement conservées qui évoquent des sujets peu abordés dans les programmes scolaires (notamment la vie quotidienne des Français en cette période pour le moins trouble). C’est au collectionneur Vincent Caliot que l’on doit de pouvoir admirer ces œuvres parfois signées de la main de grands maîtres de la caricatures et de l’affiche tels que Sem, Poulbot, Paul Colin, etc.
Ce qui m’intéresse d’abord, c’est le graphisme, qui fait passer le message. Il faut à tout prix que toute la nation adhère à ce combat contre l’ennemi.— Vincent Caliot, collectionneur
Je vous invite à écouter l’extrait suivant de l’interview du collectionneur par France Bleu :
Informations pratiques :
Centre National Jean Moulin, Bordeaux (arrêt Hôtel de Ville, ligne B du tramway)
Jusqu’au 3 octobre 2016.
Entrée libre et gratuite.
l’affiche « Contre le froid, semelle de bois » est signée Seyl, et non SEM. C’est une affiche de 1943, or SEM est mort en 1934.