
Une monumenta 2012 excentrique et graphique signée Daniel Buren
Comme vous le savez surement, un artiste est choisi tous les ans pour investir la nef du Grand Palais à Paris afin d’y créer une œuvre d’art sur mesure. Cet événement a été baptisé la Monumenta en raison de l’immense espace mis à disposition. Christian Boltanski et Anish Kapoor s’étaient déjà prêtés à l’exercice et c’est aujourd’hui au tour de Daniel Buren de prendre la suite de cette toute jeune tradition culturelle.
Comme beaucoup de vacanciers qui se sont vus surprendre par la pluie dense de ces derniers jours, j’ai choisi de profiter de la capitale à travers ses musées. Charmée par l’édition 2011 de la Monumenta, c’est donc avec enthousiasme que je me suis rendue au Grand Palais pour découvrir l’oeuvre conçue par Daniel Buren. J’ai toujours eu un petit faible pour son travail rythmée par la géométrie noir et blanche qui lui est propre. Je connaissais en revanche moins l’intérêt de l’artiste pour les couleurs et la transparence.
C’est donc avec beaucoup de surprise que j’ai déambulé dans cette étrange forêt d’arbres aux ramages plastifiés multicolores. J’ai d’abord trouvé l’ensemble plutôt « plat ». Ne m’arrêtant pas à ma première impression, j’ai continué de parcourir cet espace atypique (ou des sons viennent nous saisir au vol) et suis parvenue au centre de l’œuvre, une sorte de clairière, où sont disposés des miroirs. Entre les jeux de transparences colorées et les jeux de reflets, on comprend vite que la lumière est au centre du travail voulu par Buren.
Si vous avez la chance de bénéficier d’une éclaircie météo lors de votre visite (ce qui n’est pas évident en ce moment, j’en conviens) vous serez saisis par l’atmosphère lumineuse qui s’en dégage. N’oubliez pas de grimper les escaliers pour contempler en hauteur le paysage océanique constitué par les cercles colorés.
Au final, cette œuvre spatiale baptisée « Excentrique » nous offre des points de vue très variés sur la Nef du Grand Palais et nous permet de la re-découvrir autrement. Daniel Buren a choisi de la dévoiler plutôt que de la cacher comme l’avait fait Anish Kapoor. De plus, l’artiste ne rompt pas avec ses traditionnelles bandes verticales noires puisqu’il les a discrètement rappelées à l’aide d’adhésifs sur les piliers soutenant les cercles plastifiés.
C’est donc une œuvre tout en contrastes qui s’offre à nous : rondeur et rigidité, horizontalité et verticalité, ombre et lumière.
Le mot de l’artiste :
Quelques liens pour aller plus loin :
Le site officiel de Daniel Buren : http://www.danielburen.com/
Le site du grand palais : http://www.grandpalais.fr/fr/Le-monument/Histoire/Les-evenements-du-Grand-Palais/Manifestations-artistiques/p-118-Monumenta.htm
Ouais… c’est des poteaux et des ronds de couleurs quoi…. (troll :3)
Plus sérieusement, j’ai préféré quand même de loin les 2 éditions précédentes. J’ai pour ma part eu un sentiment d’oppression, je n’ai peut être pas su apprécier les jeux de transparence à leur juste valeur.
C’est vrai que l’oeuvre de Buren est beaucoup moins immersive que l’oeuvre d’Anish Kapoor et qu’elle nous laisse un peu « de coté ». Mais elle laisse aussi la possibilité de jouer avec elle au niveau des points de vue. Elle aiguise l’oeil, mais j’avoue qu’elle ne nous prend pas aux tripes.