Affiche de l'exposition Niki De Saint Phalle au Grand Palais

Niki de St Phalle et ses nanas investissent le Grand Palais

Le Grand Palais est probablement le musée que j’affectionne le plus dans la capitale. C’est un lieu de référence pour les amateurs d’art et les expositions qui y sont organisées présentent aussi bien du contemporain que des grands classiques de l’Histoire de l’Art. Rappelez-vous l’exposition Monet sur l’impressionnisme ou l’exposition Dynamo sur l’art optique dont je vous avez parlées sur ce blog. Cet automne, c’est au tour de Niki De Saint Phalle de bénéficier d’une rétrospective d’envergure.

A première vue, son nom ne vous évoque peut-être rien mais si vous avez visité Paris, vous êtes sûrement passé devant la fontaine Stravinsky qu’elle a créée, à deux pas du Centre Pompidou. Cette artiste, féministe engagée, est aussi particulièrement connue pour ses Nanas, des sculptures gigantesques de femmes plantureuses débordantes de vie et de couleurs. Vous me direz sûrement « ce n’est pas parce qu’on sculpte des femmes bien en chair que l’on est féministe ». C’est vrai et ce n’est uniquement pas en cela que réside son combat militant pour améliorer la place de la femme dans la société.

Resituons l’artiste dans son contexte. Nous sommes en 1950, elle vit entre la France et les États-Unis où elle vient de se marier après une brève carrière de mannequin (ça ne vous rappelle pas Betty Draper dans Mad Men ? ;)). On attend de la femme à l’époque qu’elle soit belle, qu’elle soit une parfaite ménagère, le tout pour se marier jeune et avoir rapidement des enfants. Un dessein imposé par la société de l’époque contre lequel Niki De St Phalle va se battre. On connait moins cette partie de son œuvre mais elle est l’auteur d’une série de mariées qui font froid dans le dos. Sans visage, morbide, coiffées d’araignées, etc. et dont les corps sont composés de serpents, de poupons, etc.

"La Mariée" Niki De Saint Phalle (1963)

« La Mariée » Niki De Saint Phalle (1963)

Les couleurs employées sont pastel, poudrées. Beaucoup moins éclatantes que celles que l’on pourra rencontrer dans ses Nanas, radicalement différentes de ses mariées, car ce sont les représentations de la femmes libérée.
Issue d’un dessin réalisé à partir de la silhouette d’une amie enceinte, ces Nanas deviendront récurrentes dans le travail de l’artiste et seront déclinées sur des supports différents (ballons gonflables, céramiques, poupées, lampe et même sculpture-habitat).

A gauche, "Portrait de Clarice Rivers enceinte" (1964) - A droite "Nana assise (1965)

A gauche, « Portrait de Clarice Rivers enceinte » (1964) – A droite « Nana assise (1965)

les Nanas de Niki De St Phalle (A gauche, support en papier maché, à droite, support en céramique).

les Nanas de Niki De St Phalle (A gauche, support en papier maché, à droite, support en céramique).

En tant que graphiste, je trouve ces sculptures solaires et apprécie particulièrement le travail réalisé autour du motif que je trouve extrêmement moderne pour l’époque. L’ensemble est lumineux, un peu tribal aussi. Lorsque Niki De Saint Phalle utilise la céramique pour parer ses nanas, son œuvre n’est pas sans me rappeler Gaudi et son parc Guell dont l’artiste s’inspirera pour son Jardin des Tarrots inauguré en 1998 en Italie. Enfin, elle les décline aussi sur papier en produisant de superbe sérigraphie où l’on peut réellement apprécier la minutie de son travail pictural sur les motifs. Une œuvre qui ne vieillit pas, près de 45 ans après sa création ! Nombre de designers aimeraient en faire autant !

"Nana Millefiori" par Niki de St Phalle (1970)

« Nana Millefiori » par Niki de St Phalle (1970)

Le mot de la fin ? Je donne une mention spéciale à la scénographie qui met réellement en valeur les œuvres. Foncez voir cette exposition !

Informations pratiques :
Du 17 Septembre 2014 au 02 Février 2015,
Grand Palais, 3, avenue du Général Eisenhower 75008 Paris.
http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/niki-de-saint-phalle
Tarif : 14€ (plein tarif) ou 10€ (tarif réduit jeune, demandeur d’emploi, famille).

17 Septembre 2014 – 02 Février 2015
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